Chronique de Doudou
Le « Diabira » du candidat Macky Sall écorne l’image du « Kilifa »
« Papa, j’ai vu à la télévision, papa Macky Sall danser du Diabira ». Voilà, l’information surprise que mon fils, âgé de dix ans, m’a livré, suite au lancement national du candidat de Benno Book Yaakar au complexe Abdou Diouf de Diamniadio.
Etonné d’avoir appris cela d’un enfant auprès de qui j’insiste beaucoup sur le respect qu’il doit aux personnes âgées en général et au président de la République qui a, par ailleurs, l’âge de son père. Car, si l’armée était obligatoire au Sénégal, nul doute que, le président de la République et moi, serions « des classes de guerre ».
Pour en avoir le cœur net, j’ai eu la chance de regarder l’image dans une émission de détente sur une chaîne de télévision locale où l’animateur a eu à utiliser les mêmes termes que mon enfant « On dirait que le candidat Macky Sall danse du Diabira » s’est- il exclamé avec un brin de sourire narquois.
Dans pays où le guide ou Kilifa, quel que soit le niveau où il se situe sur le champ social, a pour mission de savoir contrôler ses émotions en toute circonstance et surtout en public ; ce comportement désinvolte dérange. Car, chaque communauté a sa conception du « Kilifa », du responsable et le Sénégal ne fait pas exception à la règle.
Ainsi, en faisant fi de cette perception du guide au Sénégal, le candidat et actuel président du Sénégal a heurté énormément de gens, pères ou mères de famille, qui incarnent le respect, le sens de la mesure au sein de leurs familles respectives.
En dansant devant les caméras, malgré les sorties de quelques thuriféraires du palais qui, comme sous Léopold Sédar Senghor, Abdoulaye Wade et présentement Macky Sall, doivent leur existence à vouloir défendre l’indéfendable ; qu’on le veuille ou non le mythe du « Kilifa » comme partout ailleurs au monde est une réalité avec laquelle, tout leader doit composer du point de vue du comportement du moins dans l’espace public.
Bref, comment un homme qui prend tous ses exemples dans le milieu de la lutte en terme de forces des biceps peut-il, un beau jour, se métamorphoser jusqu’à se muer en danseur du bal populaire à la face du monde ?
Et pourtant, combien de fois a-t-il déploré la crise des valeurs dans ces discours mais aujourd’hui, la question qui taraude l’esprit est de quelles valeurs parlait-t-il ?
Le « Diabira » du candidat et président Macky Sall écorne l’image du « Kilifa »
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