« Mettre au – devant les intérêts des populations de Thiès ». Voilà une orientation brandie par le maire de la ville de Thiès, Talla Sylla, tout comme les autres conseillers municipaux qui ont eu à croiser le fer avec lui sur la marche normale du conseil de Ville. Normale, disais-je, c’est à dire en conformité avec les textes de lois qui fixent la composition et le fonctionnement d’une institution municipale, digne du nom.
Un pari que le conseil de Ville a eu du mal à gagner durant une bonne partie de sa mandature pour des raisons purement « éiectoralistes ». Si pour les uns, il s’agissait de poser des actes allant dans le sens de jeter en pâtures des élus pour que les populations qui leur ont fait confiance les perçoivent comme de la feuille de paille ; pour les autres, l’objectif était de montrer que leurs adversaires ont trahi la cause pour laquelle ils étaient là.
Et dans ces empoignades de politiques politiciennes, toutes les armes ont été utilisées de part et d’autre soit pour faire plaisir au prince soit pour lui démontrer que tout ce que la loi autorise est permise et que le contraire sera combattu jusqu’à la fin du mandat.
C’est dans la limite de ces balises que des combats épiques sur l’exigence par la majorité du conseil de Ville du compte administratif d’un budget déjà exécuté avant de pouvoir en examiner un suivant à bloquer le fonctionnement du conseil allant jusqu’à faire souffrir beaucoup de pères et mères de familles, agents au conseil de la Ville de Thiès.
Dans cette bataille politique à mort, le préfet, d’alors, Alioune Badara Samb est allé jusqu’à autoriser l’exécution du budget de la mairie de Ville, faute de consensus, afin d’éviter que l’institution et ses agents en pâtissent.
Aujourd’hui, comme enchantement, 31 conseillers de la Ville de Thiès sur les 80 composant l’actuel conseil de Ville viennent dans une seconde convocation d’examiner d’abord le compte administratif du budget de 2018 l’adopter pour ensuite s’enquérir et voter le budget 2019.
A quelques mois des élections locales, la question qui taraude l’esprit d’un bon nombre de Thiessois est celle-ci : De qui se moque-t-on dans cette ville de Thiès où beaucoup de temps a été perdu pour tenter de conquérir politiquement une localité dont la lucidité politique et la liberté du choix des citoyens est légendaire ; ceci au point de piétiner les intérêts de Thiès ? En tout cas, au vu de la récente présidentielle, un avant-goût de la réponse semble être donné.
René Ndao