Depuis 2000, le Sénégal est devenu un pays où, à chaque fois que les milliards du contribuable sont pillés par des détournements de deniers publics ou dans des transactions au parfum de corruption, des laudateurs issus du bétail politique vocifèrent à tout rompre en reprenant les refrains du Maitre de leur univers. Une manière de soulever de la poussière, le maximum possible, pour favoriser le passage de la caravane de malfaiteurs financiers au col blanc qui sucent, tels des puces, l’argent du contribuable sénégalais, trahi sur toute la ligne par des politiciens sans scrupules devenus des damnés de la république.
Des gens qui vivent pleinement la philosophie de « la fin justifie les moyens » ou « Guinar dou tope kouye takhani baayi kouy Boji ». Un opportunisme béat érigé en code de gouvernance du Sénégal qui, chaque jour que Dieu fait, met mal à l’aise des sénégalais qui, à raison de leur « sénégalité » en termes de valeurs pour une vie commune dans une société d’égale dignité et de droiture de tous par rapport aux biens communs, sont devenus des étrangers chez eux.
Dans cette cascade de hautes trahisons constatées de 2000 à 2019 de la part de compatriotes sénégalais en charge de conduire le processus de développement du pays, la question de l’attribution des documents permettant à une société de faire de la prospection pétrolière défraie la chronique depuis quelques jours.
En écoutant les uns et les autres, le simple citoyen que je suis, n’ayant aucune compétence en, terme de gouvernance du pétrole, s’est fait dans son intime conviction une idée claire de la situation. A mon humble avis, monsieur Aliou Sall n’étant pas élu président de la République du Sénégal n’a pas à rendre compte au peuple sénégalais. Et ceci quel que soit son degré d’implication ou de responsabilité dans cette affaire de Pétrotim car, au vu du code pétrolier de 1998, aucune société ne peut disposer du document légal pour faire de la recherche pétrolière au Sénégal si le président de la République ne lui donne pas l’autorisation en lui signant un décret.
Or, avant d’apposer sa signature, le président de la République dispose de toutes les compétences ou expertises nécessaires à même de lui apporter les éclairages utiles avant de donner son aval. Ceci dit, comment se fait-il que dans une affaire aussi importante pour le Sénégal, le président de la République puisse signer un décret pour une société qui ne remplit pas les conditions de garanties stipulées dans l’article 8 du code pétrolier de 1998 ?
Car, quelle que soit la tête du client, ces précautions doivent être de rigueur surtout dans un pays où les pouvoirs du président de la République sont exorbitants.
C’est pourquoi, dans cette affaire, en tant que citoyen sénégalais, la personne de Aliou Sall, de Frank Timis, de Total ou d’une autre compagnie de recherche ne m’intéresse pas à priori car, les intérêts du Sénégal, conformément à son serment devant la Nation, doivent être défendus au prix de sa vie par notre président de la République, Macky Sall, récemment réélu avec 58% des suffrages dès le premier tour.
Donc, c’est à lui et personne d’autre à qui incombe l’obligation de dire à ses compatriotes que nous sommes dans quelles conditions il a eu à signer ce décret qui pollue déjà l’environnement du pétrole au Sénégal.
René Ndao