Chronique de Babs : « Y’ en a assez ! »
Dans le journal Le soleil du 17 avril 2020, Seydou Guèye , ministre conseiller du président de la République, Macky Sall, a dit dans une émission à Iradio sur la polémique de l’attribution des marchés de distribution de l’aide alimentaire destinée aux populations impactées par le Covid 19 :
« La transparence que vous demandez dans cette affaire, c’est le président de la République qui l’a demandé en premier. Car, après avoir fait ce qu’il devait faire, il a mis en place une structure qui doit gérer son opérationnalisation. Et il (le président de la République) a toujours insisté sur la transparence et l’équité », a-t-il rappelé pour notifier la bonne foi du Président Sall.
Soit, mais au vu de ses pouvoirs exorbitants que lui confère la constitution, sa mission est-elle de DEMANDER la transparence, depuis 8 ans- sans être entendu- qu’il est à tête du pays à chaque fois qu’il s’est agi de la gestion des deniers publics ?
Non, Monsieur le ministre conseiller. Cette transparence, le président de la République doit l’INCARNER partout où besoin sera, l’EXIGER voire l’IMPOSER à tous ses collaborateurs et à tous les niveaux de l’Etat. Voilà ce que ses compatriotes sénégalais qui aiment leur pays, attendent de lui et rien d’autre.
Malheureusement pour le peuple sénégalais, il suffit de faire une revue de presse rétrospective des 40 dernières années pour constater d’Abdou Diouf en passant par Me Abdoulaye Wade et aujourd’hui, Macky Sall, chaque régime a eu à disposer de personnalités ou pour ne pas dire de personnages ayant pour rôle de défendre « l’indéfendable ». Et ceci à chaque fois qu’il y a une mauvaise posture ou un écart de langage de la part de Chef suprême, le président de la République.
Si le président Abdou Diouf a eu son Abdourahim Agne, polémiste hors pair, Me Abdoulaye Wade avait à porter de main son Doudou Wade dont le style rappelle son devancier socialiste et aujourd’hui le président Sall peut compter sur son Seydou Guèye, équilibriste à souhait, pour tenter de continuer à faire prendre les sénégalais des vessies pour des lanternes.
Oubliant tous que : « le bon sens est la chose la mieux partagée » comme ils l’ont tous appris en terminale en étudiant Descartes. Pour faire dans l’air du temps de la jeunesse sénégalaise, par respect : « Nous disons Y’en a assez ».
