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Chronique de Babs : Restez « Talibés » à tout instant, « La leçon » de la covid 19 au secteur du transport

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Chronique de Babs : Restez « Talibés » à tout instant, « La leçon » de la covid 19 au secteur du transport
Au Sénégal, le milieu du transport est le secteur où les acteurs, du transporteur au chauffeur en passant par le « coxeur» ou personne en charge de gérer le remplissage des véhicules dans les gare-routières, réclament à tout instant leur statut de « Talibé ». Il suffit juste de les écouter durant leurs conversations, leurs pugilats ou s’exprimer à travers la presse pour s’en convaincre.
Dans cet environnement dominé dans une écrasante majorité par des personnes formées dans les écoles coraniques traditionnelles ou « Daara », il est tout à fait compréhensible qu’ils lancent naturellement un « Barké Serigne Touba », un « Barké Khalifa Ababacar Sy », un « Barké Cheikhal Khalifa Baye Niasse » à tout instant…
Voilà pour le décor côté cour. Mais, côté jardin si ce n’est pas le revers de la médaille dans leurs relations au quotidien avec la clientèle en tant que « Talibé » ; leurs comportements de tous les instants ressemblent au mythe de la caverne de Platon où le reflet des ombres peuvent être loin de la réalité.
Il suffit pour s’en convaincre de voir comment le client est traité dans les gare-routières où il est obligé de subir le dictat d’un « coxeur ». Pour ce dernier, devoir chercher de la monnaie pour prendre le coût du service rendu est devenu un signe de mépris. Et la plupart du temps, c’est dans un langage ordurier qu’il l’exprime. Où est le « Talibé » dans tout cela ?
En outre, la guimbarde destinée à transporter la pauvre clientèle, dont le délit commis est de n’avoir pas eu la possibilité de se payer son propre véhicule, est loin de la propreté dont le « Talibé » a l’obligation de faire montre.
Mieux, c’est durant la période du Magal de Serigne Touba, du Gamou de Tivaouane, de la fête de Tabaski ou celle de la Korité que ces « Talibés » transporteurs exigent à leurs chauffeurs « talibés » des versements astronomiques. Une manière insidieuse de les pousser à augmenter les prix pour toutes sortes de subterfuges à d’autres « talibés » comme eux, s’ils ne risquent pas leur vie en roulant à tombeau ouvert pour effectuer le maximum de voyages.
Ainsi, par des surcharges, des manœuvres sordides pour gagner plus sur le dos de la clientèle, ces « talibés » du secteur du transport vivent, sans sourciller, de l’argent sale ou « Riba ». Des pratiques et comportements aux antipodes des valeurs enseignées aux « Talibés », par ces érudits, dans leurs écrits légués à la postérité
Et à chaque fois, des clients « talibés » fatiguées par de tels comportements les maudissent à chaque fois en jurant sur Dieu et « Barké Serigne Touba », « Khalifa Ababacar » entre autres grands hommes religieux musulmans du pays.
Et comme pour solder leurs comptes avec ces « talibés » indignes, Dieu a envoyé le Coronavirus pour les rappeler à l’ordre. Car, durant les trois premiers mois de lutte contre la pandémie au Sénégal, les acteurs du secteur du transport ont subi de plein fouet les conséquences économiques.
Certains ont même crié à travers les médias pour dire qu’ils mendient pour faire bouillir la marmite dans leurs familles. Pour desserrer l’étau, « ces talibés » n’ont pas hésité à envoyer dans les rues, la nuit, leurs jeunes comme chair à canon en plein couvre-feu.
Heureusement, nous sommes au Sénégal, car ces émeutes nocturnes, dans un autre pays africain, auraient produits des morts par balles tirées des forces de l’ordre.
Au sortir de cette épreuve, au-delà des gestes barrières imposées par les autorités dans les gare-routières, les principaux acteurs du secteur du transport se doivent de revoir leurs comportements sur le champ de leurs activités. Un véritable « talibé » de Serigne Touba, de Serigne Ababacar Sy a l’obligation, en toute circonstance et en tout lieu, d’agir comme un bon musulman ; c’est-à-dire à cheval sur les textes du Coran et les enseignements du prophète Mohamed(Psl).
Et non, obnubilés par une recherche effrénée du profit, même sale. Voilà, une bonne leçon assénée par le Coronavirus à méditer et à retenir par ces acteurs « talibés » du secteur du transport.

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