IDRISSA SECK NE SERA JAMAIS DANS UN GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE
Un gouvernement d’union nationale ou élargi, est un gouvernement unissant les principaux partis politiques voir l’ensemble.
Sa constitution s’impose dès lors qu’un pays se trouve face à une situation exceptionnelle mettant en danger, soit son indépendance nationale, soit l’intégrité de son territoire, soit l’existence ou la continuité de son État.
Aujourd’hui un débat s’anime, celle de la rumeur d’un gouvernement d’union nationale auquel la météo politique y associe la participation du président Idrissa SECK.
Avant de revenir sur ce fait divers politique invraisemblable du côté du Parti REWMI, il nous semble important d’abord de remettre en question la pertinence de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale au Sénégal.
La formation de celui-ci, doit jouir d’une légitimité et d’une nécessité, des lors que la situation économique politique ou sécuritaire du pays requiert que cesse le schéma traditionnel de débats entre majorité et opposition.
Hors, tel n’est pas le cas aujourd’hui !
Il y’a trente ans, les entrées aux gouvernements de Wade et du PDS en 1991 et en 1995 dont Idrissa Seck faisait partie comme ministre du commerce, s’imposaient pour plusieurs raisons.
Les années quatre-vingt-dix, ont été un grand tournant dans le monde et surtout en Afrique avec de grandes mutations, qui ont entrainé une instabilité dans certains pays et une menace dans d’autres pays comme le nôtre.
Au plan géopolitique l’implosion de l’URSS fut un évènement majeur dans ce déséquilibre mondial qui avait fini par emporté avec elle beaucoup de régimes africains.
Au plan économique, les pays africains avaient subi le diktat de la banque mondiale et du FMI, avec des plans d’ajustements visant à redresser nos économies après vingt années post-indépendance marquées par des gestions catastrophiques.
Ce cocktail explosif avait fini par déstabiliser beaucoup de nations africaines qui ont sombré dans une spirale de coups d’état, de soulèvements populaires et de guerres civiles entre 1989 et 1999.
Au soudan Omar el Bachir, renversa Ahmed al Mirghani, – au Liberia Prince Johnson renversa Samuel Doe – au Tchad Idriss Deby renversa Hissen Habré – au Mali Amadou Toumani Touré renversa Moussa Traoré – au sierra Léone Valentine Strasser renversa Bendjedid – au Nigeria Sani Abasha renversa Shonekan, – au Rwanda le Pasteur Bizimungu renversa Theodore sindikubwabo – en Gambie Yahya Jammeh renversa Dawda Diawara – au Niger Ibrahim Baré Mainassara renversa Mahamane Ousmane – en RDC Kabila renversa Mobutu – au Congo Brazza, Sassou Nguésso renversa Pascal Lissouba – en côte d’ivoire Robert Guei renversa konan bédié, et en fin, en guinée Bissau Ansumane Mané renversa Joao bernardo viéra.
Le Sénégal durant cette décennie avait su échapper à cette tragédie grâce à un consensus qui avait abouti à la formation de gouvernements d’unions nationales à deux reprises, au moment où tous les ingrédients étaient réunis pour une dislocation de l’état sénégalais à savoir :
– La guerre en Casamance ou les années 90 coïncident avec l’intensification du conflit qui a atteint son paroxysme en 1995 à Babonda, un village frontalier avec Bissau, et en 1997 à Mandina Mancagne.
– Les tensions politiques sociales et économiques étaient à l’extrêmes avec des grèves de syndicats dirigées par Mademba sock, une année universitaire blanche et des élections contestées en 1993.
– Un fort taux de chômage, une urbanisation qui venait de franchir la barre des 40%, avec toutes les conséquences en termes de banditismes, d’insécurités d’autant plus que le déficit céréalier était passé de -2,8kg/ hbt en 1989 a un pic de -41 kg/ hbt en 1996 ce qui présageait d’une probable famine.
– Une dévaluation du franc CFA qui a entrainé une hausse des prix, le taux d’inflation passant de 0,7 % en 1993 à 32% en 1994.
– Une croissance du PIB qui a connu durant cette décennie un taux négatif en 1990, (-0,7%) et un taux nul (0%) en 1994,
Contenir le mécontentement des sénégalais, afin de nous prémunir du chaos, était l’impératif qui avait motivé les gouvernements d’unités nationales en 1991 et en 1995.
Le contexte actuel est diffèrent, en dehors du fléau terroriste et des inquiétudes au Mali, les tensions pré-électorales en Guinée et en Côte d’Ivoire, la sous-région est stable dans son ensemble.
Plus heureux encore, le Sénégal compte beaucoup d’atouts et de ressources à faire valoir, le Sénégal dispose historiquement depuis 60 ans, d’une bonne signature internationale aux yeux de ses partenaires économiques.
Nous aurons bientôt du pétrole avec une réserve estimée à 1,5 milliard de baril, du gaz avec une potentialité de 910 milliards de mètre cube, nous avons déjà le zircon ou le Sénégal peut être 3ème ou 4ème plus grand producteur au monde avec 90 000 tonnes/an, nous avons du fer dans le Falémé, de l’or à Kédougou et d’autres minerais qui datent de la période de domination coloniale comme le phosphate, l’attapulgite et qui sont toujours exploités etc…
Nous avons une main d’œuvre qualifiée et en abondance (experts, cadres, ouvriers), nous avons une population dynamique car très jeune 55% d’entre elle comprise dans la tranche d’âge 15 – 65 ans, nous sommes toujours bien arrosés par le fleuves Sénégal, le fleuve Gambie, le fleuve Casamance et le lac de guer, nous avons toujours 700km de côtes, nous avons 3,8 millions hectares de terres cultivables, la valeur ajoutée brute de l’exploitation de nos forêts de Mbao jusqu’à la casamance est estimée à 69 milliards de notre PIB et nous sommes l’un des pays les plus avancés en matière de NTIC en Afrique francophone.
En d’autres termes le Sénégal est plus victime d’une vision incohérente de ses dirigeants, de la carence de ses ministres, bref nous souffrons plus de l’incompétence du pouvoir actuel que d’un besoin de gouvernement national, pouvant aboutir à un partage du passif désastreux de Macky Sall avec ses symptômes affleurant comme la mauvaise gouvernance, la mal gouvernance, les scandales répétitifs etc….
Par conséquent, la solution réside non pas dans la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, mais dans un changement pacifique de régime aux prochaines échéances de 2021 pour les locales, de 2022 pour le parlement et de 2024 pour la présidentielle afin d’effacer définitivement les traces du mauvais souvenir que fut l’APR au Sénégal.
Dans cet optique, nous rejetons catégoriquement l’idée d’un gouvernement d’union nationale.
D’abord nous le considérons comme la trahison d’un Idéal politique et d’une vertu économique que nous défendons depuis plus d’un demi-siècle à savoir JUSTICE – HONNEUR-LIBERTE (devise du parti REWMI).
Ensuite, le président Idrissa Seck prépare et médite en silence pour sortir vainqueur des prochaines échéances de 2024 au 1er tour avec une majorité largement confortable afin de propulser le Sénégal sur un chemin de développement réel.
MAGATTE DIAW
Responsable REWMI THIES –OUEST