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L’œil du sociologue, Le contrat social sénégalais à l’épreuve du changement systémique

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Le contrat social sénégalais à l’épreuve du changement systémique

L’expression Contrat social désigne une convention tacite et librement consentie entre les membres du corps social, entre les gouvernés et les gouvernants, entre l’individu et l’Etat. Cette convention permet aux hommes de coexister pacifiquement.
Il est clair qu’aucune société ne peut exister, fonctionner et se pérenniser sans que ses membres n’aient en commun un minimum de valeurs et de croyances qui fondent leur vie commune, et auxquelles ils obéissent et se conforment. D’après Emile Durkheim, ces valeurs et croyances ont pour fonction tant d’intégrer les individus dans la société que d’assurer un vivre ensemble pacifique et harmonieux, faute de quoi la société serait en proie à des violences et des crises en permanence. C’est cela qu’on appelle contrat social, voire ordre social.
Toutefois, l’expression contrat social sénégalais vient de D. Cruise O’BRIEN qui désigne, par ce concept, la source du lien entre le pouvoir politique central de l’Etat et la société civile sénégalaise. Lequel contrat s’est instauré pendant l’époque coloniale dans les rapports entre les gouverneurs de la métropole et les confréries musulmanes, ensuite, à partir des indépendances, avec les pouvoirs locaux.
Dans cet ordre d’idées, étant donné que le contrat social sénégalais était fonction de la confiance placée par le disciple à son marabout, qu’est-ce qu’il devient maintenant que les disciples décident de prendre leur destin politique en main ?
Ainsi, le contrat social semble sombrer vers la rupture en raison de la libération des citoyens disciples du joug des marabouts qui oblige l’Etat à traiter directement avec les citoyens. Et alors, il ne pourra plus obtenir caution pour ses fautes de gestion vis-à-vis de la société civile qui, auquel cas, entre en conflit avec lui.
A cet égard, la rupture du contrat social sénégalais est actée et son réaménagement est inévitable.
Quelles seraient les bases du nouvel contrat social sénégalais ?
Quel contrat social réinventer pour refonder un Etat-nation à l’image du Sénégal et des sénégalais, réconcilier nos identités avant de s’ouvrir à l’Afrique et au monde ?
Dans livre Solutions Ousmane SONKO s’interroge comme suit :
« L’hymne national, la date de l’indépendance, les ordres nationaux, le drapeau et la devise, les armoiries et la garde rouge transportent-ils le peuple au point de souder communément une identité et une fierté nationales ? »
A quand le ndepp collectif, « pour que dorénavant, chaque symbole évoqué produise du sens en chaque sénégalais et réveille ce sentiment national moteur du patriotisme agissant » ? Ousmane SONKO, Solutions, 2018

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