COUP D’ETAT AU MALI LE COUP DE POKER DE LA RUSSIE DE POUTINE
Le coup d’état militaire au Mali cache bien autre chose qu’un simple soulèvement populaire,
il s’agit plutôt pour l’armée d’une volonté de mettre fin à cette instabilité territoriale,
En mathématique la malédiction des ressources naturelles serait interprétée comme une
équation
« Pays riche en ressources minières = pays pauvre + territoire instable »
Le Mali est considéré comme un pays à haut risque (classé zone rouge) ou le chaos est total,
un pays scindé en deux ou règnent rapts, enlèvements pillages et massacres.
Paradoxalement le Mali attire beaucoup d’investisseurs étrangers, la production d’or est en
hausse de 23%, elle fournit trois-quarts des recettes d’exportation du pays.
Cette ressource continue d’ailleurs d’attirer les investisseurs.
– African Gold Group (AGG), a levé 5 millions de dollars pour financer son projet
aurifère Kobada,
– Oklo Resources a annoncé en septembre dernier une levée de fonds de 6 millions de
dollars australiens pour financer ses activités d’exploration au Mali,
– La compagnie minière B2Gold n’a pas été en reste puisqu’elle a commencé à investir
cette année 18 millions de dollars pour les activités d’exploration aurifères sur ses
licences au Mali pour ne citer que cela.
C’est le nouveau système d’exploitation occidentale qui consiste à affaiblir un état, à
maintenir l’insécurité territoriale en permanence sous-couverte de l’envoi de forces
interposées en contrepartie d’une mainmise sur les ressources.
A cette nouvelle forme d’impérialisme déguisée, est venue s’opposer la Russie, qui propose
une coopération moins sauvage, il s’agit de garantir la stabilité et la cohésion sociale, la paix
et la préservation de l’intégrité du territoire, mais en contrepartie de l’obtention de licences
d’exploitations.
Les pays africains sont faces à ce dilemme : avec un monde occidental qui divise pour
exploiter et une Russie qui unit pour exploiter.
Dans tous les cas les puissances nous offrent un choix restreint entre le mal et le moindre mal.
La CENTRE-AFRIQUE, lasse des tueries entre SELEKA musulmane et ANTI BALAKA
chrétien sous le regard passif des forces françaises SANGARIS et de la MINUSCA avec un
bilan estimé entre 3000 et 6000 morts, a pris l’option de faire appel au KREMLIN dont la
stratégie ne consiste pas à une invasion des soldats russes et un affaiblissement des armées
africaines, mais plutôt au renforcement et au réarmement des armées africaines dans le respect
et la considération.
Dans ce sens 235 spécialistes russes ont formé 4000 militaires et 500 policiers centre-
africains, Moscou a livré aussi à Bangui 300 pistolets Makarov, 5 200 fusils d’assaut et 840
mitrailleuses Kalashnikov, 140 fusils de précision, 270 lance-roquettes et 20 missiles sol-air.
Le résultat est sans conteste depuis 2017 les violences, les massacres sont devenus de mauvais
souvenirs et le pays gagne en stabilité.
En contrepartie Lobaye Invest Sarlu la jeune compagnie minière russe au cours de l'année
2019, a obtenu une autorisation de reconnaissance minière dans la région de Pama pour une
année renouvelable dans la prospection de l'or et du diamant. Auparavant, Lobaye Invest
avait obtenu un permis d'exploration de l'or dans la zone de Yata sur une période de trois
années renouvelables.
Même chanson au Mali, les forces françaises BARKHANE et la MINUSMA sont présentes
depuis 2012, n’empêche, le Mali est toujours instable, ce qui avait poussé le GPM
(groupement des patriotes du mali) une association de sociétés civiles a déposé une pétition
signée par des millions de personnes a l’ambassade de Russie au Mali pour implorer Moscou
à impliquer l’armée russe dans la lutte contre le terrorisme en 2017.
Lors du Salon international militaire Army 2019 tenu à Moscou, Le ministre russe de
la Défense, Sergueï Choïgou, et son homologue malien, le général Ibrahim Dahirou Dembelé,
ont signé, le 26 juin 2019 à Moscou, un accord de coopération militaire et de sécurité.
Cette accord porte sur la : "formation de spécialistes militaires et la coopération dans les
opérations de maintien de la paix et de lutte contre le terrorisme", "L’intensification des
liens militaires dans l’intérêt des deux pays. Dans ce cadre la Russie est prête à contribuer
à la normalisation de la situation au Mali et à la création de conditions pour une paix et
une stabilité durables",
Cette phrase résume tout, les colonels putschistes Wagué, DIAW, GOITA et CAMARA
avaient reçu cette année une formation en Russie et ils venaient récemment, tous, de rentrer de
Moscou, le dernier GOITA est retourné à Bamako 15 jours avant le coup d’état.
Et la première rencontre diplomatique entre la junte et les représentants consulaire a été fait à
l’honneur d’Igor Anatolievivitch l’ambassadeur de la Russie au Mali.
Ensuite les conditions d’une stabilité à la russe, passent nécessairement par le renversement
d’un pouvoir pro-occidentale représenté par IBK.
Nous pouvons dire que le président déchu en signant cette accord Russo-Malien a scié la
branche sur laquelle il était assise.
Dans cette jungle géopolitique ou les puissances se mènent une guerre fraiche, il devient
impératif pour l’Afrique et ses dirigeants, d’invoquer un nouveau BANDUNG et de ressuscité
le pole DES NON-ALIGNES pour sauvegarder nos intérêts.
Magatte Diaw