Chronique de Babs
RETROUVAILLE MACKY SALL ET IDRISSA SECK, VERS UN PASSAGE EN DOUCEUR DU POUVOIR ?
Vingt neuf ans après la première expérience sénégalaise d’un gouvernement élargi à l’opposition, le Sénégal vient de connaître son deuxième attelage gouvernemental ouvert à un parti d’opposition ; le Rewmi conduit par Idrissa Seck. Le tout couronné par sa nomination comme président du conseil économique social et environnemental.
A quatre ans des élections présidentielles ( 2024), le président Macky Sall acculé sur la question du troisième mandat, poursuivi par la clameur des nombreuses fautes de gestion mise à nu par les corps de contrôle, a préféré l’ouverture pour calmer le jeu politique.
Une option qui l’a conduit à renouer le dialogue avec Idrissa Seck , candidat arrivé deuxième à la dernière élection présidentielle. Pour avoir entamé son dernier mandat à la tête du Sénégal au sortir d’une élection où ses antagonistes lui ont refusé des félicitations après avoir exposé, aux yeux de l’opinion de nombreux manquements dans l’organisation du scrutin ; le président Macky Sall a bien décodé le message.
Dans le sillage, la pandémie du Corona virus est venue donner un coup de frein net à la croissance du pays. Des nuages d’incertitude planent sur le ciel du Sénégal où la détérioration des conditions de vie des populations est devenue un secret de polichinelle.
Face à un avenir économique et social sombre pour le pays et son désir de quitter le pouvoir en toute beauté, le président de la République a donné un signal fort par ce remaniement ministériel vers un passage en douceur du pouvoir.
Un choix personnel fait par le président Sall quand on sait qu’une élection présidentielle a toujours été un rendez- vous d’un homme avec le peuple. En s’aménageant une porte de sortie honorable dans le sens de sauvegarder la paix sociale et la concorde nationale, le président Macky Sall tout comme Idrissa Seck qui a accepté cette main tendue pour l’intérêt supérieur du pays, méritent respect.
Au-delà des contingences politiques, des passes d’arme parfois épiques, une classe politique se doit de savoir raison gardé pour éviter d’engager le pays dans un tourbillon d’instabilité politique préjudiciable à tous les compatriotes. C’est là tout l’intérêt de ce nouveau compagnonnage politique. En démocratie, assumer ses propres choix n’exclut pas le respect de celui des autres personnalités politiques avec qui des compatriotes partagent la même vision. Ainsi va la vie.
