Les débits de boisson sont à foison au Sénégal. Chaque jour de nouveaux magasins distributeurs de boissons alcoolisées voient le jour. Le malheur, demeure l’accessibilité de l’alcool qui se vend comme des petits pains dans tous les coins de rue.
El hadji Ibrahima Faye habitant au quartier Som à Thiès se désole et appelle les autorités à trouver une solution immédiate pour circonscrire ce phénomène qui détruit la vie des jeunes : « c’est un constat amère que tout le monde fait, nous sommes dans un pays à 95% de musulmans, alors l’état du Sénégal ne doit pas badiner sur certains problèmes il y’a trop de laisser –aller dans ce pays et la violence a atteint son paroxysme».
Puis continuant sur sa logique : « c’est vrai que nous vivons avec nos frères chrétiens, et leur religion permet la consommation de l’alcool, mais cette vente devrait se faire dans la discrétion et de manière contrôlée » suggère t-il.
L’alcool, il en existe pour toutes les bourses, et plus grave, pour mieux évacuer les stocks, les gérants de débits vendent la boisson alcoolisée au détails, dans des gobelets à jeter, pour le prix de 100FCFA.
Saliou Dione, Gardien, habitant le quartier Sampathé, embouche la même trompète et pointe du doigt les débits de boissons clandestins qu’il faudrait selon lui fermer à tout prix : « nos fils plongent maintenant dans le banditisme à cause de l’alcool. On ne peut plus les éduquer correctement sans que des comportements importés de l’extérieur n’influent sur leur éducation » se désole t-il.
Au Sénégal, il n’y a pas un seul centre dédié spécifiquement aux personnes alcooliques si ce n’est, le CEPIAD centre de prise en charge intégrée d’addiction de Dakar, récemment installé, à l’hopital Fann de Dakar en décembre 2014, fruit d’un partenariat entre l’Etat du Sénégal, le fonds Mondial Esther, la mairie de Paris et l’office des Nations Unies contre la drogue et le crime ONUDC.
Cependant, Les jeunes font état de nombreux problèmes sociaux associés à leur consommation parce qu’ils s’intoxiquent souvent et prennent beaucoup de risques. Comme la consommation abusive favorise la prise de risques, il n’est donc pas surprenant que les adolescents soient disproportionnellement plus nombreux à faire état d’incidents et d’accidents causés par la surconsommation. Comme en atteste cette enquête réalisée en 2005 par la firme Market Access Database, Wine Institute qui confirmait que « 24 millions de bouteilles d’alcool sont consommés par an au Sénégal ».
A noter que la hausse de la criminalité et du banditisme notée dans le pays n’est pas sans rapport avec la facilité des jeunes à flirter avec l’alcool.
Mouhamed Diop