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Affaire Sainte JEANNE D’ARC : Religions au Sénégal, Haro sur les extrémistes

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Religions au Sénégal : Haro sur les extrémistes
Cette semaine écoulée, la question du règlement intérieur au cours Sainte Jeanne d’Arc visant des élèves voilées, a suscité une vive réaction chez des musulmans et une réplique tout aussi acerbe de la communauté des laïcs catholiques du Sénégal suite à un rappel à l’ordre du ministre de l’Education nationale du Sénégal, Mamadou Talla.
Dans son papier du lundi 6 mai dernier intitulé ‘Je soutiens l’école Saint Jeanne d’Arc », Madiambal Diagne s’est interrogé : « Quel est le responsable d’une école qui ne réagirait pas devant une situation où des élèves refusent de s’asseoir à côté d’autres, au motif qu’ils sont de sexe opposé ; les mêmes élèves refusent de se mêler à leurs camarades de classe dans des activités pédagogiques ou refusent de se faire suivre dans les rangs par des élèves de sexe opposé, ou même qui développent un communautarisme religieux exclusif au sein de l’établissement ,sur des bases confessionnelles et de pratiques religieuses ?
Comme un problème bien posé est à moitié résolu, il est important que l’on puisse s’accorder sur des termes précis de la question. Tout d’abord, qui sont ces élèves qui refusent de s’asseoir à côtés d’autres entre autres griefs indiqués ? Elles sont des filles musulmanes dont leur religion leur interdit d’exposer certaines parties de leurs corps, de serrer la main à une personne de sexe opposer autre que leurs frères, leurs pères ou leurs époux dans le futur et donc tout contact charnel avec toute autre personne de sexe masculin. Fussent-ils, des camarades de classe ou des professeurs ?
En ce qui concerne les « activités pédagogiques évoquées », il serait important de les exposer afin que l’on puisse savoir si elles n’entrent pas ou ne heurtent pas leurs convictions religieuses. Idem pour le fait de constater que ces élèves « développent un communautarisme religieux exclusif au sein de l’établissement sur des bases confessionnelles et de pratiques religieuses », des exemples précis seraient bienvenus pour mieux apprécier l’attitude des uns et des autres dans cette affaire.
Etant une école privée catholique, il y a des heures où les élèves chrétiens font leur catéchisme et les élèves musulmans la morale. Et chaque matin et à l’heure de la descente, les enfants catholiques prient et les autres élèves sont debout et se tiennent poliment. Or, aujourd’hui, avec l’instauration de la journée continue, la prière du « Tisbar » peut trouver les enfants musulmans à l’école. Alors, est-ce que ce serait trop demander d’accorder aux enfants musulmans, 10 minutes pour prier, dans ces établissements ?
Car, le seul fait que des parents musulmans aient choisi d’envoyer leurs enfants dans une école privée catholique est une preuve d’ouverture et de respect de l’autre dans sa foi. A mon humble avis, c’est cela la substance qui nourrit la laïcité telle que compris par les sénégalais ; c’est-à-dire dans le respect du culte de tout un chacun au Sénégal.
C’est pourquoi, les extrémistes qui s’agitent de parts et d’autres dans de pareilles circonstances doivent être intelligemment recadrés parce qu’ils se trompent de pays. Et dans ce travail, personne ne peut dénier au ministre de l’Education Nationale, la responsabilité de rappeler à l’ordre tout établissement scolaire qui, dans son règlement intérieur, s’oppose aux lois qui régissent le fonctionnement des écoles au Sénégal. Car, il n’y a aucun pays au monde où le règlement intérieur d’un établissement scolaire serait au-dessus des lois et décrets.
Donc, taxer l’autorité de partisan dans ce cas frise tout simplement la mauvaise foi. La Nation sénégalaise a été bâtie sur des socles sociologiques et religieux solides depuis belle lurette et ce n’est pas un groupuscule d’extrémistes à la recherche de célébrité qui va l’ébranler. Au Sénégal, des catholiques, des musulmans, des croyants de religions traditionnelles partagent les mêmes familles biologiques et vivent dans un respect mutuel total. Cela montre que même le dialogue Islamo-chrétien agité, aujourd’hui, ne nous concerne pas, en tant que Sénégalais, parce que nous l’avons dépassé depuis très longtemps.

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