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Plan de riposte contre le coronavirus, 29 universitaires démontrent « les effets néfastes » du confinement total

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GROUPE DE RECHERCHE INTERDISCIPLINAIRE COVID-19-ARCES
29 universitaires démontrent « les effets néfastes » du confinement total
Sous la coordination du Pr Serigne Omar Sarr, pharmacien et enseignant à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Otontologie, près d’une trentaine d’universitaires de différentes spécialités ont démontré dans un rapport « les effets néfastes du confinement » aussi bien au plan sanitaire, économique que social.
Depuis le début l’apparition du premier cas de coronavirus au Sénégal, il ne se passe presque pas un jour sans que quelqu’un parle de confinement. Cette stratégie n’est pas pertinente au regard de la lente progression du virus dans la communauté, selon un Groupe de recherche interdisciplinaire dénommé Gri-Covid19-Arces composé de 29 universitaires dont des pharmaciens, des médecins, des économistes, des biologistes, des sociologues et anthologues, des juristes, des spécialistes de la communication, des mathématiciens etc. « Un confinement total nous parait non pertinent dans la situation actuelle », lit-on dans leur rapport publié ce 27 avril 2020. « Au Sénégal, et en Afrique la cinétique de l’épidémie est beaucoup plus modérée qu’ailleurs. Le confinement général tant galvaudé au Sénégal obéirait-il à une logique purement médicale ? Où se trouve la nécessité de ralentir une cinétique qui est déjà très lente avec un système de santé qui n’a jamais été débordé ? », s’interrogent les universitaires avant de répondre à leurs questions de manière tranchée. De plus, mentionne le document, ses effets collatéraux néfastes sur le système hospitalier pourraient à terme entrainer une mortalité hors Covid-19 plus importante que celle liée au Coronavirus. Enfin, argue le Groupe de réflexion, « le confinement total pourrait ralentir l’installation de l’immunisation collective de la population qui est absolument nécessaire en l’absence d’un traitement clairement identifié pour l’instant ».
Les chercheurs préconisent d’alléger certaines mesures de restriction collectives et de promouvoir rigoureusement les mesures barrières individuelles qui peuvent être efficaces et suffisantes si elles sont bien suivies. « En particulier, il nous semble sage de généraliser le port de masques barrières de qualité avec une bonne communication ciblée sur leur fonction et leur bon usage, et aussi d’évaluer de façon dynamique leur impact ainsi que celui des autres mesures de lutte entreprises jusqu’ici », précise le rapport. Aussi, estiment les enseignants-chercheurs, il convient de mieux protéger les groupes à risque notamment les personnes âgées et porteuses de comorbidités avec un système de confinement adapté à leur situation, le pic épidémique étant prévu entre mi-mai et début juin 2020 après modélisation. Par ailleurs, le rapport souligne que la stratégie du dépistage massif accompagné de la généralisation du port du masque semble plus efficace. « En effet, du fait d’un dépistage plus massif, l’Allemagne a 20% de plus de cas confirmés en densité que la France (267 par million d’habitants contre 216) au total. Si on élargit la comparaison aux pays asiatiques que sont la Corée du Sud, Taiwan et Singapour ayant pratiqué un large dépistage, la France présente une densité de décès 14 fois supérieure à la moyenne (16,4 vs 1,2 par million d’habitants) », explique le rapport.
Ndiol Maka SECK
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Risque d’une récession économique de -9,9% par rapport au Pib de 2019
D’après les estimations des chercheurs, en cas de confinement total au Sénégal, l’année 2020 connaitrait une récession économique de -9,9% par rapport au Produit intérieur brut (Pib) de 2019 c’est-à-dire 1485 milliards de Fcfa de baisse du Pib. « A titre de comparaison la Banque de France prévoit, pour l’économie française, une récession de -1,5% par quinzaine de confinement, ce qui correspond à -3% pour un mois mais avec un taux d’activité de 32% ; et pour l’année 2020 une récession de – 9% est prévue. Le Sénégal dans un scénario de confinement total d’un mois, d’après nos estimations se retrouverait à -9,9% de récession avec un taux d’activité de 33,64%. La perte fiscale serait de 297 milliards de Fcfa ou 7,4% du budget 2020. Le secteur informel subirait une perte de revenu de 594 milliards », explique-t-ils. Le coût économique total d’un mois de confinement total pour le Sénégal serait, d’après le Groupe de réflexion, supérieur à 2 485 milliards Fcfa (16,56% du Pib) et aurait son corollaire en termes de chômeurs, d’augmentation de la pauvreté et d’instabilité sociale et politique.
Nd. M. SECK

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