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Chronique de Babs: Lexique galvaudé ou ruse politique, c’est l’heure d’un nouvel ordre national

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Chronique de Babs: Lexique galvaudé ou ruse politique

S’unir autour de l’essentiel, changer de paradigme, opposition républicaine, le temps de l’action, le plan sous l’ère des socialistes, la double planification avec l’alternance et les grappes de convergence avec Me Wade et présentement le plan Sénégal émergent.

Voilà des slogans ou des concepts galvaudés sur lesquels les régimes qui se sont succédé jusqu’ici au Sénégal se sont basés pour prétendre travailler pour le développement du pays, les populations ou le peuple sénégalais.

Or, si l’on regarde de plus près l’ensemble des choix de développement vendu par une élite assoiffée de prestige, de pouvoir ou du gain facile à travers une machine huilée de pompage des deniers publics, le peuple que l’on prétend servir n’a jamais eu l’occasion de dire, comment elle conçoit son développement.

Autrement dit, sa philosophie, sa conception de la vie commune dans une organisation conforme à ses us et coutumes à même d’améliorer ses conditions de vie au plan économique et social. Au lieu de cela, le mimétisme idéologique non conforme aux réalités africaines et donc, sénégalaises, alimenté par un complexe culturel notoire des classes dirigeantes, a concouru plutôt à casser la dynamique endogène du développement de nos pays.

Car, peut-on avoir la prétention de travailler pour le bonheur d’un peuple en faisant fi, par exemple, de son mode d’habitat qui, à lui seul, détermine beaucoup de choses ? Des questions toutes simples mais qui nécessitent beaucoup de réflexion et de travail pour ne pas passer à côté de la plaque de l’épanouissement des populations pour lesquelles on est censé servir.

Au lieu de cela, cette intelligentsia prétentieuse, moulée dans la pensée extravertie occidentale par rapport aux réalités locales s’est illustrée par sa paresse de partir du concret local dans ces choix. Cette tare l’a empêchée de s’inspirer des rudiments de son expertise pour transformer les atouts économiques et sociaux de leurs pays en axes clairs de développement.

Pour n’avoir pas encore eu cette outrecuidance des pays asiatiques, l’Afrique peine encore à décoller malgré sa jeunesse, ses matières premières et son expertise.

Une gangrène qui n’épargne pas, hélas, le Sénégal où les dirigeants politiques nous tympanisent avec des slogans à dormir debout du genre : « S’unir autour de l’Essentiel ». Qu’est ce qui est Essentiel pour les populations d’un pays sinon voir leur gouvernement créer les conditions leur permettant de gagner leur vie à la sueur de leur front ? Et, ainsi, pouvoir bien manger, bien se vêtir, bien se loger, bien se soigner, bien se former à travers une Education arrimée aux besoins de la nation.

Mais, pour cette classe politique ou de politiciens professionnels, l’Essentiel est de cultiver le népotisme dans la tête des jeunes au détriment du mérite et de l’abnégation dans le travail, le clanisme de parti comme l’unique critère pour accéder aux postes de responsabilité. Et, dans les institutions de la République, il faut savoir faire la danse de la guêpe pour être à tout moment en phase avec la seule « Constante » qui nomme aux postes civils et militaires, quid à défendre l’indéfendable voire le ridicule ?

Au point de coudre des habits neufs pour « une opposition républicaine » dit-on. Comme si dans une République où la démocratie est prétendue être la forme de gouvernance, il saurait y avoir une opposition autre que républicaine. Car, dans un jeu démocratique honnête, l’opposition a la liberté de choisir son ton, ses choix et sa démarche dans le champ de la république et du respect des lois. C’est pourquoi, je trouve saugrenu qu’un pouvoir démocratique sérieux puisse la qualifier, en filigrane, de subversive car, la création d’un parti politique obéit aux termes de la loi.

Restons sur le champ de la culture démocratique pour mieux élucider un autre slogan « le temps de l’action ». Une boutade servie aux populations par les gouvernants à chaque fois que des questions sérieuses qui touchent au plus profonds la gestion du pays est posé, par l’opposition, à partir d’éléments fournis par les corps de contrôle.

Or, tout le monde sait qu’au Sénégal quand un président de la République est élu, prête serment, il doit être dans l’action durant cinq ans. Dans le cas contraire, il a failli à sa mission ; alors le rabâcher revient à défoncer une porte grandement ouverte ; à des fins de tentative de manipulation de l’opinion.

C’est dire que l’humilité voudrait que l’on évite de se voiler la face et de constater qu’il y a un faussé entre les orientations et choix politiques imposés au peuple sénégalais et ses problèmes usuels à résoudre. Osons repenser de fonds en comble le système de gouvernance du Sénégal en s’appuyant sur le réel, le génie et la générosité du peuple sénégalais, démontrés à suffisance, avec la lutte contre le Covid 19.

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